◆ OCTOBRE 2024
LA
NEWSLETTER
« La solution n’est pas d’augmenter les impôts » !
Cette affirmation d’Antoine Armand, nouveau ministre de l’Économie dans le JDD du 22 septembre pourrait nous rassurer mais nous savons depuis bien longtemps ce que valent les annonces de nos politiques. Ainsi par exemple, la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) qui est prélevée sur les revenus d’activité et revenus de remplacement, censée être supprimée en 2024, a déjà été prolongée jusqu’en 2033 pour rembourser les 136 milliards de dette sociale.
Alors, à quelle(s) nouvelle(s) taxe(s) pouvons-nous nous attendre dans les prochaines semaines ? Certainement à la mise en place de prélèvements ciblés dans le contexte budgétaire actuel. Rappelons que notre déficit public est estimé en 2025 par le Trésor à 6,2% du PIB bien loin des 3% souhaités par Bruxelles.
Plusieurs pistes sont donc apparues ces dernières semaines : surtaxe exceptionnelle à l’IS, taxe des « superprofits » des énergéticiens, augmentation de la flat tax…
La flat tax, ce prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, pourrait passer de 30% à 34%. Pourtant n’oublions pas qu’il existe déjà la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, une surtaxe sur la flat tax pour ceux (personnes seules) qui déclarent plus de 250.000 euros de revenus (3%) ou plus de 500.000 euros (4%).
Avec l’augmentation de la flat tax, serait ainsi annulé tout le bénéfice d’un dispositif qui avait permis de stopper les effets très négatifs de la taxation au barème des revenus du capital, mise en place sous une présidence précédente.
Dans cet environnement mouvant, toute l’équipe de Family Officers de SAGIS est à votre disposition pour vous accompagner afin de mettre en place les meilleures solutions en fonction de votre situation et des mesures qui seront prises.
Bonne rentrée à tous !
Mériadec Portier
Directeur Général
Location meublée de tourisme – La fin d’une niche fiscale ?
Le 8 juillet dernier, le Conseil d’État a annulé une disposition permettant aux contribuables de continuer à bénéficier d’une niche fiscale avantageuse pour les revenus des locations meublées de tourisme non classées.
Jusqu’alors, s’ils optaient pour le régime forfaitaire micro-BIC, les propriétaires de meublés touristiques bénéficiaient d’un abattement de 50 % sur leurs revenus (dans la limite de 77 700 € de Chiffre d’affaires).
Lors du vote de la loi de Finance de 2024, un amendement sénatorial adopté « par erreur » a ramené cet abattement à 30 %, avec un plafond de revenus fixé à 15 000€. Afin de neutraliser cette erreur, l’administration fiscale, dans sa doctrine du 14 février dernier, a autorisé les contribuables à appliquer l’abattement de 50%.
Mais c’était sans compter sur le zèle de deux sénateurs et d’associations professionnelles, qui ont saisi le Conseil d’Etat. Ce dernier a constaté l’illégalité de la doctrine indiquant que Bercy avait « incompétemment ajouté à la loi ».
Par conséquent, le nouveau dispositif s’appliquera pour les revenus de 2024 : abattement de 30% jusqu’à 15 000 € de revenus au lieu de 50% dans la limite de 77 700€.
Qu’en sera-t-il pour la prochaine loi de Finance ? Dans un contexte de finances publiques tendues où la crise du logement s’aggrave et le nombre de meublés de tourisme ne cesse d’augmenter, une remise en cause des avantages spécifiques du régime des locations meublées pourrait sembler opportune au nouveau gouvernement.
Pauline Rouxel
Middle Officer
Les données contenues dans cette publication sont uniquement mentionnées à titre d’information, ne constituent en aucun cas une offre commerciale, un conseil juridique ou fiscal et ne visent pas la situation particulière d’une personne physique ou morale. Nous vous invitons à vérifier ces données auprès des services fiscaux avant utilisation et nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes liées à l’usage de ces données.
MARCHÉS FINANCIERS
L’impact des évènements politiques aux États-Unis et en France
Contexte géopolitique
Les marchés financiers évoluent toujours dans des contextes géopolitiques plus ou moins complexes à appréhender, mais force est de constater que les conflits armés actuels, que ce soit au Moyen-Orient ou en Ukraine, n’ont que très peu d’influence sur l’évolution des principaux indices. En revanche, les évènements politiques imprévus récents comme la dissolution de l’Assemblée nationale en France ou la renonciation de Joe Biden à la présidentielle américaine, ont déclenché des effets significatifs.
Dans notre pays, les résultats des élections législatives ont inquiété les investisseurs internationaux qui ont rapidement exigé une prime de risque supplémentaire sur les taux d’intérêt français par rapport à l’Allemagne. Par ailleurs, l’indice CAC40, représentatif des 40 premières capitalisations françaises a décroché par rapport aux indices des autres pays de la zone euro. Donc en résumé, à ce stade, les résultats de cette élection surprise ont déjà eu des effets négatifs sur les marchés financiers français, et il faudra beaucoup de talent et de courage à Michel Barnier, qui vient d’être nommé premier ministre par le Président Macron, et à son gouvernement, pour redresser la situation.
Aux États-Unis, la renonciation de Joe Biden et la mise sur orbite de sa vice-présidente Kamala Harris, a eu au contraire un impact positif sur les marchés financiers outre-Atlantique. En effet, le match entre républicains et démocrates s’est rééquilibré et une possible victoire des démocrates rassure les investisseurs. De fait, le programme démocrate passe pour être plus lisible et avoir moins de répercussions négatives sur l’inflation notamment que le programme républicain, ce qui reste une question centrale, notamment pour la direction de la future politique monétaire.
Le triptyque désinflation – politique monétaire – ralentissement économique reste au centre des débats pour lire le scénario macro-économique des prochains mois
Contexte macro-économique
Les marchés sont restés fortement influencés par la question centrale de la vitesse de la désinflation. Les dernières statistiques en la matière indiquent des progrès suffisamment significatifs pour que la FED entame son cycle de détente monétaire dès le 18 septembre dernier. Il s’agit de la première baisse des taux directeurs (de 50 points de base) après un intense resserrement de 525 points de base, en l’espace de seulement 16 mois (mars 2022- juillet 2023), le plus rapide et significatif depuis plus de 40 ans. Durant toute cette période, la FED a « fait le job » en parvenant à enclencher un puissant mouvement de désinflation, sans déclencher de récession économique, à la surprise de bon nombre d’économistes, pour qui l’effondrement économique semblait inévitable. Au contraire, depuis le premier resserrement, les États-Unis ont connu une période de croissance proche de 2.5% en rythme annuel. Avant le premier resserrement de la FED de mars 2022, l’inflation sous-jacente atteignait les 6%, pour s’établir dernièrement à moins de 3%, comme l’indique le graphique ci-dessous :
Inflation US sous-jacente (hors alimentation et énergie) depuis 25 ans

Source : Bloomberg
Ce graphique indique également que les variations de prix n’ont franchement ralenti que très récemment, au cours des trois derniers mois. Au cours du premier semestre, la décrue de l’inflation était jugée trop lente, ce qui a provoqué des hausses de taux longs. Pour autant, les facteurs inflationnistes : coût du travail, composante logement, risques politiques et géopolitiques, n’ont pas totalement disparu et appellent à la prudence. Concernant la croissance, les dernières publications des chiffres de l’emploi, ont inquiété les investisseurs, qui pour certains, ont redonné du crédit à un scénario de ralentissement brutal de l’économie américaine, voire d’une récession. Ces éléments de désinflation relativement lente d’un côté, et de ralentissement économique qui pourrait accélérer de l’autre, illustrent la difficulté de la tâche de la FED, qui devra certes assouplir sa politique monétaire, mais à un rythme et d’une ampleur, encore difficiles à appréhender.
Des marchés actions quelque peu essoufflés, des marchés obligatoires à nouveau bien orientés
Dans ce contexte d’une politique monétaire américaine globalement maîtrisée jusque-là, les marchés actions ont repris un chemin haussier depuis novembre 2023, adoptant un scénario « rose » de maîtrise de l’inflation et du ralentissement économique. Toutefois, les dernières statistiques de l’emploi laissent augurer un ralentissement plus marqué, ce qui assombrit les perspectives sur les actions et à l’inverse renforce le potentiel haussier des marchés obligataires, soutenus par des baisses de taux d’une ampleur qui pourrait être plus importante que prévu. Les marchés d’actions européennes ont également progressé depuis le début de l’année, mais les hausses enregistrées ont été plus faibles à cause d’une part d’une croissance économique plus atone, d’une politique monétaire probablement trop restrictive et d’un contexte politique mouvementé. Ainsi, les indices S&P500 (US), EuroStoxx50 (Zone euro) ont progressé respectivement de 13.4% et 7.1%, au 6 septembre 2024 depuis le début de l’année, quand le CAC40 stagnait sur la même période. Sur la partie obligataire, les taux 10 ans américains ont commencé par se tendre au cours des 5 premiers mois de l’année, passant de 3.9% à 4.7%, et se sont franchement détendu par la suite, pour atteindre le seuil de 3.6%, grâce d’une part aux bons résultats sur le front de l’inflation, mais aussi du fait des perspectives moins favorables sur la croissance économique. En Europe, les taux ont évolué parallèlement, les taux allemands sont revenus sur le seuil de 2.1%, après avoir touché un plus haut à 2.7%. Seuls les taux français ont résisté à ce mouvement de détente généralisé, pénalisés par les évènements politiques exigeant une prime de risque supplémentaire sur le pays.
Conclusion / perspectives : les États-Unis vont encore donner le ton général sur les marchés dans les prochains mois
En conclusion, si le marché de l’emploi américain continue de s’affaiblir, le scénario de récession, un temps écarté, pourrait refaire surface, ce qui sera favorable aux obligations qui continueront sur leur lancée et défavorable aux actions. Inversement, si le taux de chômage se stabilise, alors le scénario d’atterrissage en douceur, jusque-là privilégié, pourra se mettre en place. Dans ce cas, une allocation d’actifs devra privilégier les actions, ce qui illustre la nécessité dans le contexte actuel d’avoir un portefeuille diversifié avec les deux classes d’actifs principales qui pourraient retrouver leur décorrélation historique, un temps abandonnée, notamment au cours de l’année 2022.

Investissement durable : Sagis poursuit sur sa lancée
En 2024, Sagis souhaite aller plus loin et proposer à ses clients un fonds actions durable relevant de l’article 9 selon la réglementation SFDR, c’est-à-dire un fonds ayant une contribution forte à des objectifs durables, sociaux et environnementaux précis.
Un appel d’offre pour trouver la perle rare
Nous avons cherché un partenaire dont les principes de durabilité étaient réels et ancrés dans son ADN, sa manière de faire et ses équipes. Un partenaire dont le process de gestion était cohérent entre stratégie financière et extra financière, basé sur le travail d’analyse et de recherche d’une équipe indépendante de spécialistes de la finance durable. Un partenaire avec un solide historique de performance et des reportings clairs et transparents qui permettront d’évaluer l’impact des investissements. La barre était haute et seul un candidat a répondu au plus près des exigences de notre cahier des charges et nous a notamment convaincu par le positionnement de son équipe extra-financière au cœur d’un process de gestion solide.
Mirova, un acteur unique dans la finance de convictions
Acteur engagé, référence de la finance durable, Mirova est une société de gestion qui allie recherche de performance financière et impact environnemental et social. Son objet est de contribuer à une économie plus durable et plus inclusive en accroissant les impacts positifs sur les sujets environnementaux, mais aussi sur la réduction des inégalités. Mirova est également l’une des rares société de gestion « à mission » et ayant le statut Bcorp : L’entreprise œuvre pour que la finance ne reste pas à l’écart des enjeux gigantesques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui et qu’elle puisse constituer un levier fort d’accélération vers un modèle économique durable. Avec 31 Mds € d’encours gérés sur une gamme exclusivement investie sur des actifs durables (article 9 uniquement), Mirova s’impose comme un acteur unique sur le marché.
À venir chez Sagis, un fonds multi thématiques en partenariat avec Mirova
Un fonds investi en actions internationales avec un objectif d’investissement durable. Un fonds multi thématiques visant à identifier les opportunités d’investissement qui ont un rôle clé dans la construction d’un monde durable. Quatre thèmes d’investissement explicites soutenus par les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies – ODD : des entreprises positionnées pour tirer profit des défis démographiques, environnementaux, de gouvernance et des développements technologiques. Plus de détails à venir.
Marion Delalande
Family Officer
AVERTISSEMENT
La valeur d’un investissement et les revenus attachés peuvent varier à la hausse comme à la baisse. Certains peuvent présenter des risques de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Cette publication ne peut être reproduite en totalité ou partie sans autorisation de Sagis AM. Les informations contenues dans ce document sont le reflet de notre analyse et de celle de nos gérants partenaires, gérants des fon ds maîtres des compartiments nourriciers S TEMPO de l’OPCVM Sagis Invest à la date d’édition, fondées sur des sources considérées comme fiables. Aucune information contenue dans cette publication ne constitue une offre ou une sollicitation de notre part de fournir un conseil ou un service d’investissement ou pour acheter ou vendre des instruments financiers. Nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes. Les données figurant dans cette publication sont fournies à titre d’information uniquement.