OCTOBRE 2025

LA
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Sortir de l’alarmisme : la France conserve des marges de manœuvre.

Il suffit d’allumer n’importe quelle chaîne d’information en continu ou de feuilleter les pages de nos quotidiens favoris pour nourrir notre inquiétude sur la situation de la France. La situation économique du pays est loin d’être catastrophique Ce qui inquiète, c’est l’instabilité politique, pas les fondamentaux. 

La croissance est certes modeste mais reste positive (+0.7 % prévue en 2025 vs + 0.6% pour l’Italie*). La création d’entreprises est dynamique, et le taux de chômage a baissé. L’environnement reste favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat, et la baisse attendue des taux d’intérêt pourrait soutenir la consommation et l’immobilier. 

Ne cédons pas à la panique sur la dette. Certes, en cette période de rentrée scolaire, ramener à la maison une note de 14/20 au lieu de 15, donné par le « professeur Fitch » (l’Agence de Notation) n’est pas glorieux. Mais cela reste loin d’une situation de faillite comme la Grèce en 2010 ! La France conserve néanmoins la confiance des marchés et dispose d’atouts structurels (capacité d’innovation, transition vers les services, réindustrialisation…). 

Finalement, il faut relire le célèbre texte d’Apollinaire, « L’Esprit nouveau et les poètes », paru en 1918, dans lequel Apollinaire explique que les périodes de crise, de guerre et de bouleversements sont aussi des moments de grande créativité et d’innovation. 

Pour conclure, nos décideurs doivent sortir des débats sans fin, influencés par les forces politiques, et privilégier l’optimisme malgré les vents contraires. Il faut une relance de la productivité, et une politique qui favorise une croissance ordonnée au bien commun, c’est-à-dire une croissance qui ne peut pas être purement quantitative ou matérialiste mais compatible avec l’intérêt général, y compris la justice sociale et la préservation de l’environnement. 

Mériadec Portier
Directeur Général

*Sources Banque de France et ISTAT

La médiation au service de la gestion patrimoniale, un outil pour des relations familiales apaisées. 

Dans certaines familles, tout semble fluide : les décisions patrimoniales s’enchaînent, les générations coopèrent, et les projets se concrétisent. Toutefois derrière cette harmonie apparente, des tensions peuvent surgir. C’est pourquoi un travail discret mais essentiel doit être mené en amont : celui de la médiation patrimoniale. 

Trop souvent, les différends autour d’une indivision, d’un divorce, d’une transmission d’entreprise ou d’un héritage dégénèrent en litiges longs, coûteux et douloureux. La médiation offre alors un cadre neutre, animé par un tiers impartial, formé à la gestion des conflits et à l’accompagnement des familles, où chacun peut exprimer ses attentes, ses peurs, et ses visions. Elle peut aussi être initiée à titre préventif pour accompagner une prise de décision importante et prévenir un conflit ultérieur. 

Intégrer la médiation patrimoniale à notre activité de family office, c’est reconnaître que les enjeux patrimoniaux ne sont jamais uniquement techniques. Ils sont aussi émotionnels, relationnels, parfois même identitaires. 

Elle ne remplace ni les conseils juridiques ni les stratégies financières, mais elle les complète en renforçant la cohésion familiale et en sécurisant les décisions. 

SAGIS a sélectionné des partenaires pour vous accompagner et retrouver ou maintenir des relations familiales harmonieuses. 

Pauline Rouxel
Family Officer

MARCHÉS FINANCIERS

I. Macro-économie : la Banque Centrale américaine (FED) entame un cycle d’assouplissement monétaire

Le choc inflationniste provoqué par la réouverture de l’économie post covid et par la guerre en Ukraine, aura été plus puissant et persistant aux États-Unis qu’en zone euro, entraînant une politique monétaire plus durablement restrictive outre-Atlantique. Malgré cette situation, la croissance américaine est restée vigoureuse bien plus longtemps qu’anticipé, grâce à un marché de l’emploi particulièrement dynamique. Toutefois, dernièrement, les créations d’emploi se sont nettement affaiblies et le bureau des statistiques américain a même dû réviser à la baisse le nombre de créations d’emplois au cours des douze derniers mois. Il faut dire que la méthode par sondage n’est pas des plus fiables et nous a habitués à des mécanismes de révision significatifs. Par ailleurs, le déclin de l’immigration depuis mi-2024, difficile à appréhender en temps réel, a participé à la difficulté de l’évaluation, et in fine à la dégradation du marché de l’emploi. Du coup, la FED (Banque Centrale américaine) se trouve dans une position délicate. En effet, après la première baisse des taux du 17 septembre dernier, plusieurs devraient suivre, alors que la hausse des prix à la consommation reste au-dessus de la cible des 2% (2,7% en glissement annuel), et que la hausse des droits de douane n’a pas encore eu d’impact significatif sur les chiffres d’inflation. Le président de l’institution, J.Powell, a laissé entendre que deux baisses supplémentaires de 0,25% seraient possibles d’ici la fin de l’année, une action potentiellement insuffisante pour réellement relancer la machine économique américaine, en cas de récession économique. 

En zone euro, la Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a pu baisser ses taux à plusieurs reprises en 2025, dans un contexte où l’inflation a nettement reflué pour se stabiliser autour de la cible à 2%. Par ailleurs, les perspectives de croissance ne sont pas si sombres que ce que pensent la plupart des observateurs français, pris dans la sinistrose et l’instabilité politique du pays. En effet, l’Europe du Sud enregistre des niveaux d’activité encourageants et l’Allemagne, première économie de la zone euro, a annoncé un des plus grands plans de relance de son histoire, qui devrait avoir des répercussions sur la croissance de son économie et celle de ses voisins immédiats, France et Italie notamment. 

En résumé, le contexte macro-économique mondial, est caractérisé par un ralentissement de l’économie en douceur, une inflation maîtrisée en zone euro et potentiellement plus persistante aux Étas-Unis, et des politiques monétaires déjà accommodantes en Europe et en cours d’assouplissement aux US. Ce changement de cap des politiques monétaires (ou son anticipation) commence à avoir des effets positifs sur les nombreux secteurs d’activité traditionnellement sensibles à la baisse des taux, comme la technologie, les biens et services industriels, et les valeurs financières par exemple. Cet afflux de liquidité, permet également à des marchés réputés moins liquides de reprendre des couleurs à l’instar du segment des petites et moyennes valeurs et également des marchés émergents. 

II. Comportement des marchés

Les marchés ont été influencés par l’environnement macro-économique décrit plus haut, mais également par la révolution technologique liée à l’Intelligence Artificielle (IA). Ainsi, ces derniers mois, les 7 actions américaines technologiques dites « merveilleuses », un temps oubliées, ont retrouvé leur éclat, grâce à des résultats toujours solides et à l’annonce d’investissements records. Certains avertissent sur la bulle spéculative qui est entrain de se former sous nos yeux : peut-être mais tant que les investissements affluent, ce n’est pas l’heure de l’éclatement de la bulle. 

Depuis fin mai, date de notre dernière Newsletter, les marchés américains ont en partie rattrapé leur retard, après un premier trimestre très favorable à l’Europe, et les marchés émergents ont affiché une belle progression, favorisés par des nouveaux flux d’investisseurs étrangers. Au total, depuis le début de l’année, les marchés actions ont connu dans l’ensemble des progressions relativement homogènes, souvent supérieures à 10% en monnaie locale. Malheureusement, un investisseur européen a dû composer avec une baisse du dollar d’environ 13%, ce qui a annulé son gain sur les marchés américains et réduit significativement sa performance globale. Sur les marchés obligataires, les taux ont évolué dans des fourchettes relativement étroites avec peu de tendances de fond, ce qui a permis aux investisseurs de capter un portage certes confortable, mais sans gains en capital. Les perspectives de baisses de taux directeurs aux États-Unis, tout comme l’anticipation d’un ralentissement économique devraient pousser davantage les taux longs à la baisse, mais l’ampleur des déficits d’une part et la persistance de l’inflation US d’autre part, freinent nettement ce mouvement. 

Source : Comgest

III. Conclusion / Perspectives

Les gérants ont pris l’habitude d’analyser les fondamentaux économiques avec un « bruit » politique et géopolitique de plus en plus assourdissant, depuis la recrudescence des conflits armés dans le monde, ainsi que l’élection de D.Trump, et la mise en scène quotidienne de sa politique économique et étrangère. Incontestablement, cela a créé de la volatilité sur les marchés actions comme sur les marchés obligataires, mais pas de catastrophe sur l’évolution des cours de bourse, bien au contraire. L’atterrissage de l’économie en douceur de l’économie mondiale reste le scénario favori de nos gérants partenaires, qui restent en moyenne bien investis en actions. Par ailleurs, si le secteur technologique bénéficie à la fois de la révolution IA (Intelligence Artificielle) et de la nouvelle baisse des taux directeurs américains, d’autres segments de la cote bénéficient également de la baisse des taux réels en Europe et annoncée aux US. En effet, les flux reviennent sur des territoires restés longtemps en jachère à l’image des valeurs de petites et moyennes capitalisations et également des valeurs des marchés émergents, ce qui rend le marché actions plus sain, avec plus d’opportunités sur plus de secteurs et zones géographiques. Dans ce contexte, quel est le principal risque pour les prochains mois ? Un ralentissement plus fort que prévu de l’économie américaine, voire une récession, serait à n’en pas douter le scénario adverse le plus redoutable. À ce stade, la probabilité d’un tel scénario reste faible, et la FED dans ce contexte, malgré l’inflation persistante, saura réagir rapidement en baissant drastiquement ses taux, comme elle a pu le faire dans le passé. L’autre risque pour un investisseur international reste, bien sûr, celui de l’évolution du dollar. En réalité, c’est un risque assez corrélé au risque précédent : en cas de récession, le dollar pourrait accélérer sa baisse par rapport aux principales autres devises, mais dans le scénario central de ralentissement modéré de l’économie US, le dollar est aujourd’hui dans des zones confortables d’achat. 

Didier Pruvost
Directeur des Gestions

Nouvelle contribution fiscale : êtes-vous concerné ?

La contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), instaurée par la loi de finances 2025, impose un plancher d’imposition pour les contribuables les plus fortunés. Concrètement, elle oblige, au-delà d’un certain niveau de revenu fiscal de référence (RFR), chaque foyer à contribuer à hauteur d’au moins 20 % de ce revenu. Le revenu fiscal de référence (RFR) est un revenu calculé par l’administration fiscale à partir du revenu net imposable, auquel s’ajoutent certains revenus exonérés ou soumis à un prélèvement forfaitaire. Il sert de base pour déterminer l’accès à de nombreux dispositifs fiscaux et sociaux (plafonds, exonérations, etc.). Le revenu fiscal de référence retraité (RFRR), utilisé pour la CDHR, reprend ce RFR mais après certains ajustements définis par la loi : par exemple, il peut inclure des éléments spécifiques pour refléter plus fidèlement la capacité contributive du foyer. Autrement dit, le RFR est un indicateur fiscal général, tandis que le RFRR est une version adaptée et utilisée uniquement dans le cadre de ce nouveau mécanisme. 

Cette disposition a été conçue pour répondre aux cas de contribuables dont les revenus proviendraient principalement de dividendes ou de plus-values et qui, grâce au prélèvement forfaitaire unique (PFU), n’étaient imposés qu’à 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu. 

La contribution différentielle due pour l’année 2025 donne lieu au versement d’un acompte entre le 1er décembre et le 15 décembre 2025 (acompte de 95% du montant de la l’impôt estimé par le contribuable). Elle est recouvrée dans les mêmes conditions que l’impôt sur le revenu. Si des revenus sont prévus entre le 15 et le 31 décembre 2025, il est essentiel de les intégrer dès maintenant dans vos estimations pour éviter tout ajustement ultérieur non anticipé. 

Une pénalité prenant la forme d’une majoration de 20 % s’applique : 

• En cas de défaut ou de retard de paiement de l’acompte, l’assiette de la pénalité sera alors égale à 95 % de la CDHR due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025 ; 

• Lorsque le montant de l’acompte versé s’avère inférieur de plus de 20 % à 95 % du montant de la CDHR due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025, l’assiette de la pénalité est égale à la différence, lorsqu’elle est positive, entre 95 % du montant de la CDHR due au titre de l’imposition des revenus de l’année 2025 et le montant de l’acompte versé. 

Dans les mois à venir, le gouvernement doit publier les instructions fiscales et les commentaires administratifs précisant le mode de calcul exact, les modalités de déclaration et les mesures de contrôle. Selon certaines sources, un simulateur en ligne pourrait être mis à disposition dès novembre 2025 pour aider les contribuables à estimer leur CDHR à venir. Nous vous recommandons de vous faire accompagner par un professionnel face à la complexité de la situation, afin de sécuriser vos choix et éviter les risques d’erreur. 

Edouard Aubry
Assistant Family Office

AVERTISSEMENT

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