◆ JUIN 2024
LA
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Intelligence Artificielle en Gestion d’actifs : quel usage ?
L’intérêt pour l’intelligence artificielle (IA) est un véritable tsunami. Ainsi le chatbot ChatGPT compte plus de 180 millions d’utilisateurs actifs. Il n’a fallu que 2 mois à ChatGPT pour atteindre les 100 millions d’utilisateurs début janvier 2023 quand il a fallu 3 ans et demi à Netflix pour atteindre un tel nombre d’utilisateurs et 9 mois à TikTok.
L’adoption de l’IA dans l’industrie de la gestion financière a connu également une croissance significative, bien que largement concentrée parmi certains acteurs tels que les hedge funds, les sociétés de gestion quantitative et les acteurs de la fintech. Les applications de l’IA sont diverses, notamment en matière de gestion de portefeuille où elle est utilisée pour l’analyse fondamentale (traitement automatique des rapports de publication des entreprises, communiqués, etc.), dans l’optimisation de la construction de portefeuille en minimisant les risques pour un rendement espéré, et dans l’intégration modélisée de différents scénarios d’évolution de marchés.
Au-delà de l’investissement, l’IA offre des possibilités de développement étendues dans l’industrie de la gestion d’actifs, bien que sa capacité de perturbation et d’innovation future reste difficile à prévoir. Cependant, malgré les avantages en termes d’automatisation et de productivité, l’IA présente des limites et des risques, tels que la dépendance aux données de qualité et actualisées, le risque d’erreurs d’interprétation des tendances et la complexité des modèles rendant parfois difficile l’explication des résultats.
En fin de compte, même si l’IA offre de nouveaux outils potentiellement révolutionnaires pour les gérants d’actifs, elle est encore loin de remplacer complètement l’intervention de l’Homme, notamment en raison de l’importance de la transparence, de la nécessaire analyse critique, de la confiance et des interactions humaines dans ce secteur, qui sont les valeurs fortes partagées par SAGIS avec ses gérants partenaires.
Mériadec Portier
Family Officer
PS : Cet édito n’a pas été rédigé par ChatGPT !
L’apport-cession et réinvestissement : le 150-0 B ter.
Lors de la création d’une société, les associés peuvent en détenir les parts en direct, dans un PEA ou encore dans une holding.
Le jour de la cession de l’entreprise, le mode de détention aura un impact sur la fiscalité des plus-values. Si les titres sont détenus en direct, la fiscalité correspondra à l’impôt sur les plus-values de cession de valeurs mobilières (maximum 34%). L’article 150-0 B ter du CGI permet de bénéficier, sous certaines conditions, d’un report d’imposition lors de la cession des parts de société. Le principe est d’apporter les titres à une holding avant la vente de la société.
Cas n°1 : la holding a conservé les titres pendant 3 ans ou plus avant la vente de ces derniers :
• Report d’imposition du produit de cession par la holding.
Cas n°2 : la holding a conservé les titres moins de 3 ans avant la vente de ces derniers :
• Report d’imposition du produit de cession par la holding, sous conditions :
• Investir au moins 60 % du produit de cession dans un délai de 2 ans, dans une activité économique pendant au moins 5 ans*. Si la condition n’est pas respectée, alors l’imposition sur la PV réalisée sera due.
Nous nous tenons à votre disposition pour plus d’information sur ce dispositif, n’hésitez pas à contacter votre interlocuteur habituel chez Sagis AM.
Maÿlis Gosset-Grainville
Family Officer
*Le réinvestissement peut exposer à un risque de perte en capital.
Les données contenues dans cette publication sont uniquement mentionnées à titre d’information, ne constituent en aucun cas une offre commerciale, un conseil juridique ou fiscal et ne visent pas la situation particulière d’une personne physique ou morale. Nous vous invitons à vérifier ces données auprès des services fiscaux avant utilisation et nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes liées à l’usage de ces données.
MARCHÉS FINANCIERS
Les premiers mois de 2024 corrigent en partie les excès d’optimisme sur l’inflation mais valident un scénario d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale.
Contexte macro-économique
Au cours des premiers mois de l’année 2024, il est apparu progressivement que les marchés anticipaient trop de baisses successives de taux directeurs pour les prochains mois, notamment aux Etats-Unis. En effet, après les statistiques encourageantes de désinflation fin 2023, les tensions sur le marché du travail américain ont encore été de nature à entretenir les pressions inflationnistes. Sur le marché de l’immobilier également, les prix des logements ont continué de croître, retardant toujours plus la baisse attendue de la contribution du logement à l’inflation.
L’espoir d’une amélioration passera par un ralentissement plus net de l’économie, et de ce point de vue, la baisse de l’indice de confiance des consommateurs américains pour le troisième mois consécutif, va dans le bon sens. Un autre espoir de reprise de la désinflation peut se lire dans la baisse du baril de pétrole dans le sillage de pourparlers entre Israël et le Hamas. Ainsi, la résistance de l’inflation américaine, essentiellement due à la résilience de la croissance, remet plus en cause la rapidité du calendrier de baisses anticipées des taux directeurs que la nécessité d’assouplissement de la politique monétaire.
En zone euro, l’économie a déjà fortement ralenti en 2023, contrairement aux Etats-Unis, avec notamment le fort ralentissement de l’activité industrielle allemande, pénalisée par le passage à vide de la Chine. Au cours du premier trimestre 2024, l’économie européenne a renoué avec la croissance, portée par les principales économies que sont la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Sur le front de l’inflation, l’amélioration est également très nette avec un niveau de +2.4% en glissement annuel et surtout un ralentissement des prix des services qui constitue un signal fort encourageant pour la Banque Centrale Européenne (BCE). Ceci illustre l’essoufflement progressif de la boucle prix-salaires et la moindre capacité des entreprises à imposer des hausses de prix.
Compte-tenu de ces contextes de part et d’autre de l’Atlantique, il se pourrait que la BCE baisse ses taux dès le mois de juin, éventuellement avant la FED américaine. Ce serait une bonne occasion pour la zone euro de s’affranchir de la politique monétaire américaine et d’accompagner une relance de l’économie, dont la croissance reste peu dynamique.
Concernant la croissance mondiale, la Chine pourrait surprendre favorablement. Les chiffres de croissance du premier trimestre ont été supérieurs aux attentes (une croissance annualisée de près de +7%). Des annonces de modernisation de la bourse assorties de rumeurs d’intervention des autorités sur les marchés, ont contribué à raviver l’appétit des investisseurs internationaux. Si la consommation des ménages reste décevante en grande partie à cause de l’immobilier, les investissements vers les transitions numériques et énergétiques, restent massifs et soutiennent à moyen terme la croissance.
Des marchés actions en ordre dispersé, des marchés obligataires pénalisés par les reports de baisses de taux.
L’indice S&P 500 représentant les 500 plus grosses capitalisations de l’économie américaine, est en progression depuis le début de l’année, essentiellement du fait de la révolution annoncée, générée par l’avènement de l’Intelligence Artificielle (IA). Ainsi, les leaders de la technologie américaine ont tiré largement les performances de l’indice vers le haut, et plus généralement, les valeurs dites « de croissance » ont de nouveau été privilégiées par les investisseurs, rassurés par la perspective d’assouplissements monétaires même plus modérés que prévu. Les résultats des entreprises de ce secteur ont également été de bonne facture dans l’ensemble, mais les quelques déceptions constatées ont fait l’objet de corrections brutales. Par ailleurs, le marché à plusieurs vitesses avec des comportements très différenciés en fonction des secteurs, reste complètement d’actualité en 2024. Ainsi, en dehors de la thématique de l’IA, les indices actions ne progressent que très modérément. Sur les marchés obligataires, le début d’année a été déceptif, dans un contexte plus inflationniste que prévu. Ainsi, les taux longs se sont tendus de part et d’autre de l’Atlantique, intégrant le report des baisses de taux prévu. À titre d’exemple, les taux 10 ans français sont passés de 2,5% à 2,9% depuis le début de l’année, tandis que leurs homologues américains se tendaient de 4% à 4,4%.
Conclusion / perspectives : l’impact limité du contexte géopolitique.
Le contexte géopolitique reste complexe avec des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient qui s’inscrivent dans la durée. Par ailleurs, la guerre économique sino-américaine subsiste, elle est même potentiellement ravivée par le soutien de plus en plus explicite de la Chine à la Russie. Pour autant, ce panorama international guère réjouissant, n’a qu’un impact limité sur les marchés.
Ces derniers ont été affectés par la désorganisation complète des chaînes d’approvisionnement en sortie de Covid et ont subi un choc inflationniste sur les prix des matières premières à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Dans les deux cas, ces chocs exogènes ont été résorbés en un temps record, preuve de la grande résilience des marchés. Le fait est qu’aujourd’hui, l’économie leader américaine n’a toujours pas ralenti, malgré le changement de cap de la politique monétaire et que les perspectives macro-économiques restent plutôt favorables pour le reste de l’année 2024. Certes, les Etats-Unis pourraient finir par ralentir, mais ni durablement, ni substantiellement. De plus, bonne surprise de ce début d’année, la zone euro se redresse légèrement, après le trou d’air de l’année 2023, et la Chine semble également sortir de sa torpeur.
De la même manière que les guerres (réelles et économiques) ont été largement intégrées par les marchés, il est peu probable que les élections américaines pèsent d’une manière ou d’une autre, dans la mesure où les deux présidents sont connus, et que les différences entre les deux camps sont dans la pratique bien moins exacerbées qu’annoncé.
Ainsi, les perspectives des marchés restent positives, peut-être davantage encore sur les secteurs et zones géographiques délaissées comme les valeurs cycliques et décotées, et comme l’Asie ou même l’Europe. Les investisseurs internationaux pourraient chercher à se diversifier en prenant leur bénéfice sur des secteurs très valorisés comme les technologiques par exemple, pour se porter sur des titres injustement décotés et diminuer ainsi la forte disparité entre les valeurs, constatée depuis la sortie du Covid. Enfin, les marchés obligataires pourraient également bénéficier des baisses de taux, même moins nombreuses et substantielles qu’initialement prévu.
Didier Pruvost
Directeur des Gestions
Source : Oddo BHF
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Investissement durable : éthique ou greenwashing* ?
Depuis une dizaine d’années, les fonds d’investissements socialement responsables (ISR) se multiplient sur les marchés financiers. L’approche va au-delà de la recherche de performance économique et intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans le processus de sélection des actifs.
Si l’investissement durable présente des avantages et contribue à rendre la finance plus responsable, la frontière entre éthique et marketing semble parfois ténue. Il est essentiel d’évaluer la qualité, la transparence et le process des stratégies d’investissement durable mises en place par les sociétés de gestion et les fonds qu’elles proposent.
Les critères ESG étant intégrés de manière très différente par chacun, nous vous présentons ici les principales stratégies de sélection de valeurs utilisées par les sociétés de gestion :
En France, la loi sur la Transition Énergétique pour la Croissance Verte a imposé aux grandes entreprises financières (banques, assurances et sociétés de gestion) de procéder à un reporting extra-financier. Ce rapport permet de choisir des investissements qui correspondent à des valeurs et à des objectifs spécifiques en matière de durabilité.
En parallèle et toujours pour guider l’investisseur dans ses choix, et réorienter les investissements vers l’économie durable, l’Union Européenne a mis en place une norme sur la publication d’informations de durabilité dans le secteur des services financiers (règlement SFDR de l’UE 2019/2088) qui classe les produits financiers en 3 catégories :
Quid de Sagis dans cet environnement ?
Sagis s’est impliqué dans cette approche environnementale et sociale dès 2015, date d’un partenariat avec Ethifinance, qui est un groupe européen de notation au service de la finance et du développement durable. Ils analysent les portefeuilles et challengent les gérants sur le respect de leur engagement au regard de leur politique de gestion des principes ESG. Un rapport extra-financier est donc délivré chaque année pour les fonds S Tempo (rapport disponible sur notre site internet).
En 2024, Sagis souhaite aller plus loin et proposer à ses clients un fonds actions durable relevant de l’article 9 selon la réglementation SFDR. Fidèles à notre philosophie, nos critères de sélection sont précis : une maison de gestion dont les critères de gestion ESG s’inscrivent dans l’ADN de la société tant sur le plan de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) que sur les aspects ISR, un process de gestion cohérent entre stratégie financière et extra financière basée sur le travail d’analyse et de recherche d’une équipe indépendante de spécialistes de la finance durable, un historique de performance de qualité sur la stratégie retenue ainsi qu’un reporting clair et transparent qui permettront d’évaluer l’impact des investissements.
Les critères ESG jouent un rôle de plus en plus important dans les décisions de gestion, permettant de mesurer et d’évaluer l’impact global d’une entreprise sur la société et l’environnement. Les entreprises qui intègrent de bonnes pratiques ESG sont souvent mieux positionnées pour faire face aux défis futurs et générer des rendements durables à long terme.
Nous aurons très prochainement l’occasion de vous présenter cette nouvelle stratégie thématique complémentaire.
Marion Delalande et Emma Nogues
Family Officers
*Eco-blanchiment
AVERTISSEMENT
La valeur d’un investissement et les revenus attachés peuvent varier à la hausse comme à la baisse. Certains peuvent présenter des risques de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Cette publication ne peut être reproduite en totalité ou partie sans autorisation de Sagis AM. Les informations contenues dans ce document sont le reflet de notre analyse et de celle de nos gérants partenaires, gérants des fon ds maîtres des compartiments nourriciers S TEMPO de l’OPCVM Sagis Invest à la date d’édition, fondées sur des sources considérées comme fiables. Aucune information contenue dans cette publication ne constitue une offre ou une sollicitation de notre part de fournir un conseil ou un service d’investissement ou pour acheter ou vendre des instruments financiers. Nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes. Les données figurant dans cette publication sont fournies à titre d’information uniquement.